Le projet de coopération
« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi » (Matthieu 19, 21). Comme le disait un certain Jésuite durant son enseignement, lorsque l'on parle de vendre ou donner ce que l'on possède, nous pensons immédiatement aux biens matériels et à l'argent. Or, nous possédons bien plus que tout cela ; en particulier nous avons tous des talents — mot qui était d'ailleurs le nom d'une monnaie à l'époque — ainsi que du temps. C'est un peu le pourquoi principal de mon départ loin de la France. Tout en restant humble face à la tâche, à la manière dont j'ai décidé de l'accomplir et sans rechercher le trésor dans les cieux, j'ai décidé de quitter beaucoup de choses à Paris afin de mettre mon temps et mes compétences à la disposition de quelques personnes, et de suivre Celui en qui je crois.
Grâce à l'Ordre de Malte France et par l'intermédiaire de la délégation catholique pour la coopération (DCC), j'ai obtenu un contrat de volontariat de solidarité internationale (VSI) afin d'aider à la direction d'un hôpital au Cameroun, en tant que directeur adjoint, pendant au moins une année. Ainsi, comme dit la DCC, j'apporterai ma petite pierre au « développement avec tous les Hommes, au nom de la fraternité et pour faire grandir tout l'Homme ». En pratique, mes tâches sont nombreuses, diverses et variées et évoluent avec le temps ; elles vont de la gestion ou l'aide à la gestion de projets jusqu'au contrôle de gestion en passant par l'audit, la communication, le graphisme, l'informatique, la supervision des projets de recherche de fonds, les statistiques, la caisse, le contrôle des stocks ou des dossiers du personnel et même les tâches techniques. Quant aux projets suivis ou entrepris, ils vont de celui qui essaye de solutionner le problème des retards à la création de nouveaux bâtiments en passant par la réfection du balisage ou bien l'installation d'une connexion internet plus performante afin de mettre en place un système de télé-expertise.
En conclusion, ce départ en mission est parfaitement illustré par cet extrait d'un discours de la DCC lors de notre office d'envoi : « Le volontaire est appelé [sur une mission], inséré [dans la vie], engagé [vis-à-vis de l'Église] et exposé [dans notre train de vie quotidien et qui altèrera forcément notre vie par rapport à ce qu'elle pouvait être avant de partir] ». Il ne restera plus qu'à attendre de voir tous les magnifiques fruits qui pousseront grâce à cette folle et inouïe aventure de vie.